Les pays de l’Opep+ qui se réunissent mercredi 5 octobre à Vienne pourraient entériner une baisse conséquente de la production pour faire remonter les cours du brut. Une perspective qui agite déjà le marché.
Le réajustement de la production de pétrole paraît inévitable. D’abord parce que « le marché est saturé », explique Jean-Michel Gauthier, directeur exécutif de la chaire Energie et Finance d’HEC à Paris, avec une offre excédentaire d’environ un million de barils jour. L’équivalent de ce qui est envisagé comme baisse de production, selon plusieurs sources.
À cela, il faut ajouter, la politique « zéro Covid » chinoise, la hausse du dollar et les perspectives de récession qui plaident pour un ralentissement de la demande de brut.
Objectif : faire remonter les prix à court terme
Ce contexte a favorisé la baisse des cours depuis le mois de juin au gré de fluctuations lourdes à supporter pour les États producteurs. Pas étonnant qu’ils souhaitent agir pour renflouer leur budget. L’annonce d’une baisse imminente de la production a d’ailleurs suffi à faire remonter les prix du Brent, la référence européenne, mais aussi de la référence américaine (WTI) ce lundi 3 octobre.
En revanche, pour les prix à plus long terme, l’équation n’est pas si simple. Ce qui ne sera pas mis sur le marché, va renflouer les réserves, en particulier celles de l’Arabie saoudite. On parle en particulier là des stocks que l’on appelle capacités d’extraction disponibles, dans le jargon, qui ne sont pas des volumes libérables rapidement. Ils sont à ce titre surveillés de près par les analystes et sont même déterminants pour les prix à moyen et long terme. Plus ces stocks sont élevés, plus ils rassurent le marché et ont tendance à tirer les prix vers le bas.
Un coup dur pour les États-Unis
Impossible de dire donc si une baisse de production signifiera, pour longtemps, la fin de prix bas… Mais ce qui est sûr, c’est qu’une telle décision, si elle se confirme, ne devrait pas plaire aux États-Unis qui ne cessent de plaider pour l’ouverture des vannes, afin de relâcher la pression sur les consommateurs américains à l’approche des élections de mi-mandat.
La Russie, qui depuis l’invasion de l’Ukraine produit moins et vend son pétrole avec une décote, devrait en revanche, comme tous les États exportateurs de brut, profiter de prix qui repartent à la hausse.