« Rien n’a bougé », mais la discussion continue : Joe Biden et des ténors de l’opposition ont campé sur leurs positions mardi sur la dette publique américaine, alors qu’un défaut de paiement menace à court terme.
Ils sont d’accord pour constater qu’ils ne sont pas d’accord et ils ont décidé de continuer à en parler. C’est le bilan d’une réunion qui n’était pas encore celle de la dernière chance entre le président et les chefs démocrates et républicains du Sénat et de la Chambre des représentants, rapporte notre correspondant à Washington, Guillaume Naudin.
Joe Biden et les démocrates des deux assemblées veulent que le Congrès relève le plafond de la dette, c’est-à-dire l’autorisation d’emprunt du pays, mais sans conditions. Les républicains de la Chambre, emmenés par Kevin McCarthy qui doit son poste aux plus extrémistes des siens, sont d’accord, mais à condition de décider de coupes budgétaires. Le but étant notamment de maintenir les réductions d’impôt pour les plus riches décidés sous Donald Trump. Pour le camp présidentiel cela équivaut à réduire les avantages des moins favorisés.
Le défaut de paiement n’est « pas une option »
« J’espère que ce président comprend qu’en tant que dirigeant de cette nation, vous ne pouvez pas (…) tenir le pays en otage », a lancé le républicain Kevin McCarthy à la sortie d’un entretien dans le Bureau ovale. Selon le président de la Chambre des représentants, « rien n’a bougé » après un échange d’une heure avec le dirigeant démocrate et trois autres leaders du Congrès. Mais il a signalé que les mêmes protagonistes se retrouveraient vendredi, ce qu’a confirmé Joe Biden, lequel s’est voulu un peu plus optimiste lors d’un échange avec la presse. Il a parlé d’une rencontre « productive » et promis qu’il ferait « tout ce qui est en (son) pouvoir pour éviter » un défaut de paiement de la première puissance mondiale, ce qui n’est jamais arrivé. Ce n’est « pas une option », a-t-il martelé.
Le chef des démocrates au Sénat Chuck Schumer a de son côté renvoyé la politesse à ses adversaires républicains, en accusant lui aussi Kevin McCarthy de tenir le plafond de la dette « en otage », parce qu’il conditionne le vote d’un relèvement du plafond de la dette à des coupes budgétaires.
Chacun se renvoie la responsabilité du retard pris dans les discussions, mais tout le monde a compris l’urgence de la situation. Joe Biden envisage même de ne pas participer au G7 au Japon dans un peu plus d’une semaine si le blocage persiste. Les négociations vont continuer pour tenter de trouver un terrain d’entente. La prochaine réunion sur le sujet est prévue vendredi.