Plus de deux ans après son élection, le président américain Joe Biden entame, ce dimanche 8 janvier, sa première visite officielle au Mexique. Au menu : les migrations record aux États-Unis, qui passent la plupart du temps par ce pays et les overdoses provoquées par le fentanyl, une drogue de synthèse extrêmement puissante produite par les cartels mexicains.
Joe Biden a été accueilli par son homologue mexicain Andres Manuel Lopez Obrador à sa descente d’Air Force One qui a atterri à 19h23 (01h23 GMT) sur une piste du nouvel aéroport Felipe-Angeles, à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Mexico.
Avant d’arriver à Mexico, le président américain a fait étape au Texas dans la ville frontalière d’El Paso, l’une des grandes portes d’entrée des migrants aux États-Unis le long des 3100 km de frontière commune. Le dirigeant américain, accusé par l’opposition républicaine de fermer les yeux sur cette crise, a rencontré des agents de la police aux frontières pour tenter de s’attaquer à un point faible de son bilan. « Ils ont besoin de beaucoup de ressources. On va en trouver pour eux », a-t-il déclaré après sa visite d’un poste de contrôle de la frontière. À El Paso, M. Biden avait été accueilli par le très conservateur gouverneur du Texas Greg Abbott, l’un de ses grands détracteurs. Sa visite intervient « deux ans trop tard », a déclaré M. Abbott.
Fentanyl
Joe Biden et Andres Manuel Lopez Obrador vont parler migrations, alors qu’aux États-Unis, quelque 2,3 millions d’arrestations et mesures d’éloignement de sans-papiers ont été enregistrées l’an dernier.
Le président américain est accompagné par son ministre de la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, qui a appelé dimanche sur ABC à une « solution régionale » à la crise migratoire. La Maison Blanche avait déjà annoncé jeudi des mesures pour tenter de soulager la frontière, où plus de 230 000 arrestations ont encore été enregistrées en novembre.
Au programme également le fentanyl, cette drogue de synthèse produite par les cartels mexicains qui est à l’origine des deux tiers des 108 000 morts par overdose en 2021 de l’autre côté du Rio Grande.
« Étendre le partage d’informations »
Washington dit vouloir « étendre le partage d’informations » avec Mexico ; un pays qui, juste avant cette visite, annonçait, le 5 janvier, la capture d’Ovidio Guzman, un des plus gros trafiquants de métamphétamines (et fils du baron de la drogue El Chapo Guzman). Enfin, le changement climatique et surtout la coopération dans les énergies dites propres devraient aussi être abordé : Mexico espère bénéficier des efforts de Washington qui tente de réduire sa dépendance vis-à-vis des fabricants asiatiques.