Emmanuel Macron a longtemps trouvé l’exercice trop convenu et trop contraignant pour dérouler le fil de sa « pensée complexe ». Mais, à l’heure où l’autorité du président de la République est mise à mal, restreinte par la majorité relative du camp présidentiel à l’Assemblée nationale, le solennel de l’entretien télévisé du 14-Juillet a soudain repris du sens aux yeux d’un chef de l’Etat que ses contempteurs disent fatigué et en manque d’inspiration. Jeudi, peu après 13 heures, une fois la parade militaire achevée, Emmanuel Macron s’est donc plié à la tradition, en répondant aux questions, dans les jardins de l’Elysée, des journalistes de TF1, Anne-Claire Coudray, et de France 2, Caroline Roux.
« Ça me touche qu’on s’inquiète pour moi », s’est amusé le chef de l’Etat lors de l’échange, pour mieux démonter les soupçons de faiblesse suggérés par l’opposition. Pugnace, résolument confiant dans sa capacité à mener à bien son projet en dépit des obstacles qui s’accumulent sur son chemin, Emmanuel Macron a tenté en une heure à peine de clarifier son cap pour les cinq années à venir, soucieux de laisser une « trace dans l’histoire » sans toutefois prétendre « écrire [cette] histoire avant de la faire ».