Poutine veut «anéantir le droit de l’Ukraine à exister», dit Biden à l’ONU

Le président américain, Joe Biden, lors de son discours à l'Assemblée générale de l'ONU, le 21 septembre 2022.Le président américain, Joe Biden, lors de son discours à l’Assemblée générale de l’ONU, le 21 septembre 2022. REUTERS – BRENDAN MCDERMID

Joe Biden, lors de son discours attendu à la tribune de l’ONU, n’a pas mis les formes ou perdu de temps. Il a directement accusé la Russie d’avoir « violé de manière éhontée » les principes fondateurs des Nations unies en attaquant l’Ukraine, rapporte notre correspondante à New York, Carrie Nooten.

« Une guerre brutale et inutile », a-t-il précisé. Pour lui, Vladimir Poutine veut « anéantir le droit de l’Ukraine à exister », tout simplement. « Un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies a envahi son voisin, cherché à effacer de la carte un État souverain », a-t-il dit.

Où que vous viviez, quelles que soient vos croyances, cela doit vous glacer le sang. C’est pourquoi 141 nations, lors de l’Assemblée générale, se sont réunies et ont critiqué unanimement la guerre de la Russie contre l’Ukraine.

Joe Biden, président américain


Concernant les sous-entendus de la Russie sur une possible utilisation d’armes nucléaires, « il est impossible de gagner une guerre nucléaire et il ne faut pas la mener », a lancé Joe Biden, évoquant des menaces « irresponsables ».

En parallèle, le président français Emmanuel Macron, qui s’est déjà exprimé de manière virulente contre la Russie mardi, a appelé ce mercredi la communauté internationale à « mettre le maximum de pression » sur le président russe Vladimir Poutine, qui s’est dit prêt à utiliser contre l’Occident « tous les moyens » de son arsenal.

Aujourd’hui, la Russie est de plus en plus isolée et est en train de s’engager de plus en plus dans une guerre qu’elle est seule à vouloir, qui est illégale et illégitime.

Emmanuel Macron, président français

L’Union européenne a réuni ses ministres des Affaires étrangères en urgence mercredi soir à New York. « Nous trouvons assez cynique et choquant d’entendre de telles menaces, alors que la communauté internationale est réunie aux Nations unies pour travailler à la paix et au progrès. L’Union européenne va augmenter son soutien militaire à l’Ukraine. Et nous allons adopter de nouvelles sanctions qui vont affecter de nouveaux pans de l’économie russe, particulièrement dans le domaine de la technologie », a déclaré Josep Borrel, vice-président de la commission européenne.


Après le chef de l’État américain, un autre discours était vivement attendu concernant le dossier ukrainien : celui de Volodymyr Zelensky, le président de l’Ukraine. Grâce à un vote réalisé avant l’Assemblée générale, il a obtenu le droit de s’exprimer devant les autres participants par vidéoconférence.

 

Si les mots du président américain ont été durs à l’encontre de Vladimir Poutine, il s’est montré plus diplomate à l’encontre de la Chine. Le président américain a essayé de convaincre que les États-Unis restaient les chefs de file d’un monde libre, et une ombrelle pour les pays qui cherchent à défendre la démocratie.

« Les États-Unis ne cherchent pas de conflit. Les États-Unis ne cherchent pas de guerre froide » avec la Chine, a martelé Joe Biden, affirmant une nouvelle fois que la position américaine à propos de Taïwan, sujet source régulière de tensions, n’avait pas changé.

Nucléaire iranien

Le locataire de la Maison Blanche a ensuite rebondi sur le sujet du nucléaire iranien, dont les négociations sont au point mort, rappelant que les États-Unis « ne permettront pas à l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire ».

De son côté, dans un discours prononcé plus tôt dans la journée, le président iranien Ebrahim Raïssi a indiqué devant les Nations unies que l’Iran n’avait « que des objectifs pacifiques ». « J’ai dit que nous ne souhaitions pas obtenir d’armes nucléaires, pas plus que d’en fabriquer : ces armes n’ont pas de place dans notre doctrine », a-t-il ajouté, avant de dénoncer le nombre d’inspections menées par l’AIEA dans son pays.

L’Iran veut négocier. Nous avons négocié 18 mois avec le gouvernement américain pour qu’il revienne dans l’accord. Aujourd’hui, ils ne cessent de répéter ce qu’ils ont dit par le passé, ce qui nous amène à une nouvelle difficulté : pouvons-nous faire confiance, sans garantie, sans assurance ? Sommes-nous certains que cette fois-ci, ils vont respecter leur engagement ?

Toujours à propos de l’Iran, et plus précisément des manifestations qui ont lieu dans le pays suite à la mort de Mahsa Amini, Joe Biden a affirmé : « Nous sommes aux côtés des courageux citoyens et des courageuses femmes d’Iran, qui manifestent en ce moment même pour défendre leurs droits les plus élémentaires ».

Une manière de répondre à son homologue iranien qui, dans son discours d’une trentaine de minutes, avait accusé l’Occident d’avoir « deux poids, deux mesures » concernant les droits des femmes.

Réforme du Conseil de sécurité

Après Emmanuel Macron ou encore Recep Tayyip Erdogan, Joe Biden a mis en avant l’importance d’une réforme du Conseil de sécurité de l’ONU, un sujet qui revient régulièrement sur la table lors des crises internationales majeures. Il a notamment appelé à « augmenter le nombre de membres permanents et non permanents » de cette instance, afin que des pays d’Afrique, d’Amérique latine et des Caraïbes puissent y être représentés.

Actuellement, l’organe exécutif de l’ONU est composé de cinq membres permanents pourvus du droit de veto (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie) et de dix élus pour une durée de deux ans.

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