Capitaine et pilier du RC Lens, l’international ivoirien Seko Fofana remporte l’édition 2022 du prix Marc-Vivien Foé, remis au meilleur joueur africain de Ligue 1 de la saison par France 24 et RFI. Incontournable et décisif dans l’entrejeu lensois, il s’est imposé comme l’un des milieux de terrain les plus performants du championnat.
Il est l’accélérateur de particules du RC Lens. L’international ivoirien Seko Fofana, qui a crevé l’écran tout au long de la saison, s’est vu décerner le prix du meilleur joueur africain de Ligue 1 par RFI et France 24. Cette distinction vient récompenser un milieu de terrain impressionnant de régularité et de générosité, qui a enchaîné, journée après journée, des prestations de très haut vol.
Seko Fofana aura été l’un des principaux acteurs de la très belle saison du club nordiste, classé dans la première partie du tableau pour la deuxième saison consécutive, deux ans après sa promotion en Ligue 1.
Indispensable et décisif avec 8 buts inscrits en 37 matchs de championnat (la saison la plus prolifique de sa carrière), l’Ivoirien répond pleinement aux espoirs placés en lui dès son plus jeune âge.
Né à Paris le 7 mai 1995, il fait ses premières classes au Paris FC entre 2004 et 2010, avant d’intégrer le centre de formation de Lorient (2010 à 2013), où il est entraîné par Julien Stéphan, le coach actuel du RC Strasbourg. Bien que bercé par la philosophie de jeu de Christian Gourcuff, à l’époque entraîneur de l’équipe première, il refuse, faute d’avoir eu sa chance en Ligue 1, de signer son premier contrat pro avec les Merlus.
Recruté à 18 ans par Manchester City
Dans le viseur de Manchester City, qui le repère dans les matches disputés avec les U16 et U17 des Bleus, il rejoint le club anglais en 2013, à l’âge de 18 ans, et devient le premier jeune joueur à quitter aussi tôt le FC Lorient.
Le choix de carrière est osé. Mais après avoir d’abord intégré une équipe de jeunes, Seko Fofana rejoint rapidement le groupe pro, où il côtoie des joueurs de premier plan comme son compatriote et idole Yaya Touré, le champion du monde espagnol David Silva, l’international français Samir Nasri ou encore le redoutable buteur argentin Sergio Agüero. Il écoute attentivement les conseils de ses prestigieux entraîneurs, comme Manuel Pellegrini ou Roberto Mancini.
Mais Seko Fofana ne disputera aucun match avec l’équipe première. Il continue son apprentissage avec la réserve, sous les ordres du Français Patrick Vieira.
Ses performances attirent Fulham, alors en Championship (deuxième division anglaise), qui l’accueille en prêt (2014-2015). La saison suivante, il découvre enfin le haut niveau et la Ligue 1 grâce à un nouveau prêt, cette fois en Corse, dans les rangs du Sporting Club de Bastia (2015-2016).
Une première expérience en Ligue 1 en Corse
Le club termine à une honorable dixième place, et Seko Fofana, qui réalise une bonne saison en participant à 32 matches, tape dans l’œil de l’Udinese. Le club de Serie A, spécialisé dans le recrutement de jeunes pousses prometteuses, convainc City de lui céder son espoir contre un chèque de 3,5 millions d’euros.
C’est avec ce club italien (2016 à 2020) que Seko Fofana, qui décide de jouer pour la sélection ivoirienne (6 capes), se stabilise et franchit un à un les paliers qui le séparent du très haut niveau. Quatre saisons pleines dans un championnat difficile et résolument tactique.
Fort de cette expérience, Seko Fofana décide de revenir en France, malgré une offre de l’Atalanta Bergame, qui propose pourtant l’un des footballs les plus chatoyants d’Europe.
S’il est annoncé plusieurs fois à l’OM, c’est à Lens, fraîchement promu en Ligue 1 et qui a déboursé 10 millions d’euros (record du club) pour l’engager, qu’il signe un contrat en août 2020. Lié jusqu’en 2024 avec les Artois, il devient rapidement un des joueurs clés du club avec son coéquipier congolais Gaël Kakuta, qui a remporté le prix Marc-Vivien Foé 2021. Rapidement adopté par le public du stade Bollaert, il s’impose comme un joueur majeur du championnat.
« J’en ai vu des groupes, mais c’est le meilleur groupe que j’ai fréquenté. La dernière fois que j’ai connu ça, c’était chez les jeunes à City », a-t-il confié à So Foot, en mai 2021. Seko Fofana est tellement investi dans son club qu’il a refusé de défendre les couleurs ivoiriennes lors de la dernière CAN, pour se consacrer aux compétitions françaises. Une décision qui lui a valu de nombreuses critiques en Côte d’Ivoire, même s’il aura certainement à cœur de disputer la CAN-2023, organisée sur les terres des Éléphants.
En attendant, alors qu’il est à nouveau dans le viseur des grands clubs européens, l’avenir du capitaine lensois s’inscrit peut-être ailleurs que dans le nord de la France. L’occasion pour lui de découvrir la Ligue des champions ?
NB : Seko Fofana a été désigné par un jury composé de près de 100 journalistes spécialistes du football français et africain à partir d’une liste de 12 joueurs préalablement établie par les services des sports de RFI et France 24.
Depuis 2011, le trophée du meilleur joueur africain de Ligue 1 porte le nom de Marc-Vivien Foé en hommage au joueur camerounais brutalement décédé durant un match au stade de Gerland à Lyon, le 26 juin 2003. Sont éligibles pour le prix Marc-Vivien Foé les joueurs ayant porté les couleurs d’une équipe nationale africaine et ayant disputé au moins 15 matches en Ligue 1 cette saison.