Le terrible tremblement de terre qui a frappé lundi le sud-est de la Turquie et le Nord syrien, a désormais fait officiellement plus de 20 000 morts, bilan encore amené à s’aggraver. Quatre jours après le drame, un premier convoi d’aide a pu accéder aux zones rebelles du nord-ouest de la Syrie ce jeudi 9 février 2023.
La Turquie dénombre ce jeudi soir 17 134 morts, et la Syrie 3 317, soit un total de 20 451 victimes. Outre les très nombreux blessés, 23 millions de personnes sont « potentiellement exposées, dont environ cinq millions de personnes vulnérables », selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé.
L’OMS redoute une crise sanitaire majeure, qui causerait encore plus de dommages que le séisme. Les organisations humanitaires s’inquiètent tout particulièrement de la propagation du choléra, réapparu en Syrie.
Son directeur général a d’ailleurs annoncé qu’il était en train de se rendre sur place. « Je suis en route pour la Syrie, où l’OMS soutient les soins de santé essentiels dans les zones touchées par le récent tremblement de terre, en s’appuyant sur notre travail de longue date dans le pays », a écrit Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Ce jeudi, six camions chargés notamment de matériel et de produits d’entretien – couvertures, matelas, tentes, matériel de secours, lampes solaires – sont entrés en territoire syrien depuis la Turquie via le poste de Bab al-Hawa, selon l’Organisation internationale des migrations et des journalistes de l’Agence France-Presse.
L’OIM précise que ces fournitures doivent couvrir les besoins d’au moins 5 000 personnes. Selon un responsable du poste-frontière, Mazen Allouch, il s’agit d’une aide qui était attendue dès avant le tremblement de terre.
Cette livraison « sera suivie, si Dieu le veut, comme on nous l’a promis, de convois plus importants pour aider notre peuple sinistré », a-t-il expliqué. Mercredi, un responsable de l’ONU avait averti que le stock des Nations unies dans le nord-ouest de la Syrie permettait à peine de nourrir 100 000 personnes pendant une semaine.
Une occasion pour Bachar el-Assad de sortir son pays de l’isolement
Ce premier convoi d’aide internationale destinée aux zones rebelles du nord-ouest de la Syrie est géré en grande partie par l’ONU, mais pas seulement. D’autres pays qui avaient rompu leurs relations avec les autorités syriennes depuis le début de la guerre en 2011 ont également annoncé une aide humanitaire et financière.
Cette catastrophe semble en effet avoir relancé les relations de certains pays du Golfe avec le régime de Bachar el-Assad. L’Arabie saoudite a ainsi annoncé la mise en place d’un pont aérien pour transporter du matériel sur place. Le pays a aussi débloqué 100 millions de dollars.
Les Émirats arabes unis ont également renoué le contact pour porter assistance aux personnes touchées. Le Liban compte, lui, envoyer une délégation à Damas, ce qui marquerait une première depuis 2011. Même le Qatar, l’un des plus fervents détracteurs du régime syrien, s’est engagé à venir en aide.
Du côté occidental, si les pays qui condamnent le régime Assad ont tous promis leur aide, cette dernière se fera par le biais d’ONG déjà sur place ou avec l’aide des Nations unies. La Russie, l’Iran ou encore la Chine, des pays qui sont restés pour certains très proches des autorités syriennes, participent également.