La suppression du bureau du procureur dédié aux affaires de corruption de haut niveau, l’assouplissement des sanctions en cas de corruption ainsi que la suppression de la protection des lanceurs d’alerte pour les policiers est dénoncé par Bruxelles et l’opposition slovaque. Les manifestations, débutées en décembre, ont repris jeudi dernier, après les fêtes de fin d’année, avec une mobilisation qui ne faiblit pas. Bien au contraire, des records de participation ont été enregistrés ces deux derniers jeudis.
« Fico en prison » : les slogans résonnent sur la place du soulèvement national de Bratislava pleine à craquer. Barbora, la quarantaine, venue comme en décembre et comme jeudi dernier accompagnée de son amie Lucia, affiche sa défiance à l’égard du Premier ministre, Robert Fico.
« Je suis trop vieille pour leur faire confiance, parce que je me souviens de l’époque où Monsieur Fico était déjà au pouvoir, il y a 12 ans. Il est de retour et il fait des choses qui ne sont pas correctes, non seulement dans la justice, mais aussi la police et d’autres institutions et je ne veux pas vivre dans un pays où ce genre de chose arrivent. »
Pour Maksim, étudiant en art venu avec son amie Bianca, c’est un devoir de manifester car le ministre de la Culture a interdit de nombreux évènements artistiques, notamment liées à la question LGBTQ et il craint bientôt l’annulation de concerts.
Avec le nom du Premier ministre, un autre a largement été sifflé, jeudi soir : celui de Peter Pelligrini qui se présente à la présidentielle du 23 mars prochain avec l’appui du parti de Robert Fico. Les manifestants, eux, n’ont pas fait mystère de leur soutien à l’ancien ministre des Affaires étrangères, Yvan Korčok.