« Harder, better, faster, stronger », la devise est gravée sur les murs… Pour aller plus vite, il faut aussi prendre le temps. Fraîchement débarqué dans le paysage des salles de sport parisiennes, Slowe Wellness House fait figure de maison nouvelle génération. Avec son espace lumineux, ses airs de grand loft, ses murs grattés, son bar et ses grandes baies vitrées, l’adresse, installée au coeur du quartier le plus gentrifié de Paris, est un drôle d’endroit à trois têtes qui mêle pratique du sport, séances de médecine douce et coffee-shop.
Il faut dire que depuis quelques années, les salles de sport font leur révolution et des « boutiques gym » poussent un peu partout dans Paris. Comprenez : des clubs à taille humaine avec des tarifs à la séance selon le principe du « pay as you go », une tendance venue des États-Unis. À la base du projet Slowe, il y a un constat : « la salle de sport est souvent un lieu déshumanisé où les gens se croisent mais ne se côtoient pas, s’ignorent presque », confie Étienne Penhouët, l’un des cofondateurs.
« Notre démarche est de donner aux gens l’envie de revenir dans un endroit où ils se sentent comme chez eux. » Et pour cela, ils ont créé un authentique coffee-shop. « Les gens discutent entre eux, ça ramène de la convivialité, un peu comme un comptoir », poursuit l’ancien responsable des partenariats chez Carlsberg dans les festivals de musique, car « ce grand loft lumineux est l’occasion de prendre soin de soi avant de retourner à sa routine ».
Son associé Mathieu Magaud était dans la finance dans l’Agence de notation Standard & Poor’s. « Lui fait beaucoup de sport en studio et moi, je pratiquais plutôt la salle d’escalade, qui constitue un lieu de vie », poursuit Penhouët. À eux deux, ils ont façonné l’identité de leur salle, le fruit d’une longue réflexion mais aussi de contretemps.
En novembre 2019, ils visitent un local au 30, rue d’Enghien, dans le Xe arrondissement, le 18 mars 2020, ils doivent signer quand le Covid et le confinement coupent net leur élan. L’affaire ne se conclura finalement qu’en novembre 2020. Mais il faudra attendre le 9 juin 2021 et la réouverture des salles de sport pour que Slowe soit inauguré. Une journée type démarre à 7 h 30 avec les premiers cours à 7 h 45.
« La salle est souvent un lieu où les gens se croisent mais ne se côtoient pas »
Concrètement deux salles, deux ambiances, avec des cours de yoga et de pilates d’un côté, et du HIIT de l’autre (High Intensity Interval Training, l’entraînement fractionné à haute intensité). Ces sessions sont composées d’une dizaine de personnes et rassemblent majoritairement des femmes (ils sont 10 % d’hommes aux cours de yoga, 30 aux cours de HIIT). Quand les cours du matin se terminent, le coffee-shop tourne à plein régime. Entre les deux, ce sont des plages de rendez-vous avec des thérapeutes : naturopathe, réflexologue, ostéopathe ou astrothérapeute…
« Nous avons même sorti une formule coworking et sport. L’idée est de venir travailler au café avec les boissons chaudes illimitées et la possibilité d’avoir un cours de sport inclus dans la journée. » Des latte, des cappuccino… rares sont les salles à proposer une offre de coffee-shop aussi poussée. Pour ne pas broyer du petit noir entre les deux confinements, Étienne a fait une formation de barista auprès de la Caféothèque, un super torréfacteur parisien.
La maison propose des cafés de spécialités comme le Chitul Tirol du Guatemala, sourcé par la Caféothèque, qui développe de jolies notes poivrées au moment de l’extraction. Le coffee-shop joue aussi les excellents bars à jus biologiques pressés minute : détox (céleri, pomme, concombre), antioxydant (betterave, pomme, carotte) et vitaminé (orange, carotte, citron)…
Pour lier le sport à l’alimentation et à la récupération, Slowe sert aussi des energy balls maison, un smoothie protéiné avec de la protéine végétale de chanvre et du matcha au CBD qui aide au relâchement musculaire, après le sport. La prochaine étape ? Épaissir l’offre food avec du salé, depuis le brunch jusqu’à l’emporter… Manger meilleur rend aussi plus fort.