
« Il s’agit d’une décision très importante et la situation est très grave », a déclaré Pawel Wronski à la presse, soulignant que cette décision d’« une grande importance politique » a été prise « sans aucune information ni consultation » ni des alliés de l’Otan, ni du groupe de Ramstein qui réunit les pays aidant l’Ukraine.
« La décision du président Donald Trump de suspendre l’aide à l’Ukraine et les conséquences de cette décision », ont également constitué le sujet d’un entretien téléphonique mardi entre les ministres polonais et ukrainien des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski et Andriï Sybiga, a indiqué le ministère polonais sur X.
Alliée fidèle de l’Ukraine, la Pologne se décrit comme un relais important pour le soutien logistique de l’aide occidentale fournie à Kiev. Selon les autorités de Varsovie, jusqu’à 95% de cette aide passe par la Pologne.
Les États-Unis n’ont pas perdu de temps pour tenir leurs promesses. Alors que Donald Trump annonçait hier les interruptions de livraisons américaines en soutien à l’Ukraine, la Pologne en constate déjà les effets, rapporte notre correspondant à Varsovie, Adrien Sarlat.
Les véhicules affrétés pour réceptionner l’aide américaine à l’aérodrome de Rzeszow sont restés vides ce mardi matin. Depuis trois ans, ce petit aéroport permettait de faire transiter l’aide militaire et humanitaire à l’Ukraine voisine via le hub logistique de Jasionka.
Le Premier ministre polonais Donald Tusk a appelé tous les ministères à collaborer face à cette situation exceptionnelle : « Aujourd’hui nous n’avons aucune raison de penser que la suspension de l’aide américaine à l’Ukraine ne sont que des paroles en l’air. Les rapports qui nous parviennent de la frontière et de notre hub à Jasionka. Et évidemment cela met l’Europe, l’Ukraine et la Pologne dans une situation plus difficile ».
Jusqu’ici, la Défense polonaise reposait en partie sur le parapluie américain. Mais les dernières déclarations de Donald Trump donnent tout leur sens aux 4% du PIB que le pays investit depuis trois ans, pour tendre vers l’indépendance stratégique et militaire.
« Il faut qu’on accélère radicalement la cadence. Dans une semaine nous allons peut-être adopter un projet de loi qui nous facilitera encore davantage les investissements dans la Défense et l’industrie d’armement. »
Depuis l’invasion de l’Ukraine, la Pologne et les pays baltes avaient fait des questions de Défense européenne leur priorité. Aujourd’hui, Varsovie assure de ne plus avoir à convaincre ses partenaires européens de s’aligner face à l’urgence de la situation.