« La corrompue administration Biden a informé mes avocats que j’ai été inculpé, vraisemblablement dans la fausse affaire des boîtes », a-t-il écrit sur son réseau Truth Social. Le milliardaire républicain précise avoir été convoqué mardi devant un tribunal fédéral à Miami. C’est la première fois dans l’histoire des États-Unis qu’un ancien président fait face à une inculpation fédérale.
Il lui est reproché d’avoir conservé des cartons entiers de documents, y compris certains classés « secret défense », après son départ de Washington en 2021 et d’avoir refusé de les restituer, en violation des lois fédérales. Selon plusieurs médias américains, il ferait face à sept chefs d’inculpation, pas encore rendus publics.
Donald Trump, qui devance pour l’instant largement les autres candidats à l’investiture républicaine, s’est toujours défendu de toute malversation et se présente comme victime d’une « persécution politique ». « Je n’avais jamais imaginé qu’il serait possible qu’une telle chose arrive à un ancien président des États-Unis », a-t-il fustigé jeudi, dénonçant « un jour sombre » pour le pays.
« Comment le ministère de la Justice pourrait m’inculper alors que je n’ai rien fait », écrivait-il encore lundi sur Truth Social, au moment où ses avocats étaient reçus par des responsables de ce ministère. Cette réunion avait été perçue comme le signal qu’une inculpation était imminente après des mois d’enquête, dont le point d’orgue fut la perquisition spectaculaire à son domicile de Floride, en août 2022.
11 000 documents
Aux États-Unis, une loi de 1978 oblige tout président américain à transmettre l’ensemble de ses emails, lettres et autres documents de travail aux Archives nationales. Une autre loi, sur l’espionnage, interdit à quiconque de conserver des documents classés confidentiels dans des lieux non autorisés et non sécurisés.
En quittant la présidence pour s’installer dans sa luxueuse résidence Mar-a-Lago, Donald Trump a pourtant emporté des boîtes entières de dossiers. En janvier 2022, après plusieurs relances, il a accepté de restituer 15 cartons, comportant plus de 200 documents classifiés. Dans un courrier, ses avocats avaient alors assuré qu’il n’y en avait pas d’autres.
Après examen, la police fédérale a toutefois estimé qu’il n’avait pas tout rendu et qu’il en conservait encore beaucoup dans son club à Palm Beach. Des agents du FBI s’y sont rendus le 8 août, et ont saisi une trentaine d’autres boîtes, contenant 11.000 documents dont certains très sensibles, sur l’Iran ou la Chine.