De nombreux Ukrainiens doivent affronter le début de l’hiver avec peu ou pas d’électricité et sans eau chaude, alors que les premières neiges de l’hiver sont tombées sur le pays, après plus d’un mois et demi de bombardements sur le réseau énergétique du pays.
Tania est assise à une table au café, car l’électricité vient d’être coupée chez elle – comme c’est le cas trois fois par jour, pendant 4 heures. Elle se prépare, comme beaucoup, à passer un hiver rude.
« Nous avons des habits chauds, des chaussettes, des plaids et des couvertures. On réfléchit à s’acheter un accumulateur électrique, au moins pour notre frigidaire, car lorsque l’électricité est coupée, nous perdons notre nourriture. Et si on ne s’en procure pas, notre balcon sera notre frigidaire ».
En bas de son immeuble se trouve une petite échoppe tenue par Natalia. Son mari et elle ont investi dans un générateur car ils vendent des produits frais, comme de la viande et du fromage.
« C’est cher et peu confortable, ici, c’est petit, et le générateur est très grand et très bruyant. Beaucoup trouvent que ça fait trop de bruit, mais tout le monde est content de venir acheter des produits frais. Et puis parfois, on vient nous demander de faire bouillir de l’eau ou bien de charger des appareils électriques. On fait de notre mieux ».
Les coupures programmées doivent permettre d’économiser l’électricité. Dans sa cuisine, Genia fait des réserves d’eau chaude pour les heures à venir. « J’ai de la rancœur et ça m’agace, mais quand on sait ce que traversent les soldats qui se battent pour nous, pour notre victoire, pour nos vies… C’est plus difficile pour eux que pour moi, ils n’ont aucun confort minimum, sans électricité, sans eau, sans chauffage… Si je n’ai pas d’électricité, eh bien, je le supporterai ! Car c’est pire pour eux et ils nous protègent », relativise-t-elle. Un sacrifice que Genia est prête à endurer, le temps qu’il faudra.