Ukraine: accord sur les minerais entre Kiev et Washington

Le président américain Donald Trump a demandé à l’Ukraine de lui donner accès à ses ressources minières pour compenser les milliards de dollars d’aide versés par l’administration de son prédécesseur Joe Biden. Selon un haut responsable ukrainien mardi, les Américains ont « enlevé toutes les clauses qui ne nous convenaient pas, en particulier les 500 milliards de dollars » que les minerais étaient censés rapporter aux États-Unis. Washington développerait conjointement avec l’Ukraine les richesses minières et les revenus qui en seraient issus iraient dans un fonds nouvellement créé qui pourrait être « conjoint à l’Ukraine et l’Amérique », selon la même source.

Les Européens veulent éviter une « capitulation » de l’Ukraine

Avant la signature de l’accord vendredi 28 février à Washington, les dirigeants des 27 États membres de l’UE se réuniront mercredi en visioconférence pour un débriefing de la rencontre, centrée sur l’Ukraine, entre Emmanuel Macron et Donald Trump lundi à Washington.

Une trêve à brève échéance dans les combats évoquée lundi à l’occasion de la visite aux États-Unis du président français, un feu vert de la Russie à une participation européenne au règlement du conflit : les alliés de Kiev se prennent à espérer un tournant après plus de trois années de guerre, tout en mettant en garde contre un accord qui équivaudrait à une « capitulation » de l’Ukraine.

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Sur le terrain, les forces russes poursuivent leurs frappes. L’armée de l’air ukrainienne a ainsi annoncé mardi avoir abattu 133 des 213 drones envoyés et 6 des 7 missiles de croisière tirés dans la nuit par la Russie sur le territoire ukrainien, les autorités locales faisant état de plusieurs blessés.

Le ministère russe de la Défense a de son côté affirmé avoir visé « des infrastructures d’aérodromes militaires ». La Russie, qui s’est emparée de 20 % du territoire de l’Ukraine, martèle qu’elle ne cessera les hostilités que lorsque les négociations de paix aboutiront à un résultat qui lui « conviendra » : elle réclame notamment une renonciation des Ukrainiens à rejoindre l’Otan et que cinq régions qu’elle occupe entièrement ou partiellement lui soient cédées.

Le Kremlin salue la position de Trump

Depuis l’entretien téléphonique qu’ont eu Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine le 12 février, les Européens tentent de préparer une réponse à ces échanges, dont ils ont été jusqu’à présent exclus. Au cours de ses discussions à la Maison Blanche, Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité d’apporter des « garanties de sécurité » pour éviter que la Russie ne repasse à l’avenir à l’attaque.

En parallèle de la rencontre à Washington, les fissures entre Européens et Américains se sont matérialisées de manière spectaculaire à l’ONU où les États-Unis, rejoignant Russes et Nord-Coréens, ont voté contre une résolution réaffirmant le soutien à l’Ukraine et à son intégrité territoriale. L’occasion pour le Kremlin de saluer mardi, par la voix de son porte-parole Dmitri Peskov, la « position beaucoup plus équilibrée » des États-Unis, tout en disant ne pas voir de « signe d’équilibre » chez les Européens.

Participation européenne

Une nouvelle rencontre entre diplomates russes et américains est prévue pour la fin de la semaine, selon Moscou, après celle du 18 février en Arabie saoudite des ministres des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et Marco Rubio. Pendant ce temps, le Royaume-Uni et la France travaillent à un plan de déploiement d’une force européenne en Ukraine, une fois un accord de paix conclu, afin de dissuader la Russie d’une nouvelle attaque. Ces deux pays espèrent en contrepartie de « solides garanties de sécurité » américaines.

Donald Trump a assuré lundi que Vladimir Poutine accepterait ce scénario. Le chef de l’État russe s’est pour sa part simplement dit, le même jour, ouvert à une participation européenne au règlement du conflit : « Les Européens, mais aussi d’autres pays, ont le droit et la possibilité de participer. Et nous respectons cela », a-t-il dit.

D’autant que l’Ukraine aura besoin de 524 milliards de dollars (506 milliards d’euros) pour son redressement et sa reconstruction, selon une nouvelle estimation donnée mardi par la Banque mondiale.

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