La contre-offensive se poursuit dans la région de Kherson, dans le sud de l’Ukraine. Les forces armées ukrainiennes tentent de reprendre la ville sous occupation russe depuis le mois de mars, mais disent s’attendre à une forte résistance. Pas de quoi donner de l’optimisme aux familles de déplacés qui espèrent rentrer chez elles. Nos envoyés spéciaux sont allés à leur rencontre dans le village de Kovalivka.
Avec nos envoyés spéciaux dans la région de Mykolaïv, Anastasia Becchio et Boris Vichith
En attendant que l’électricité et l’Internet reviennent pour leurs cours en ligne, les enfants de Mykola Shvets s’amusent avec leur chien. La famille qui vivait au nord de Kherson a fui cet été, mais Mykola garde le contact.
On a un groupe sur Telegram et ceux qui sont restés racontent comment ça se passe. Ils continuent à tirer. Kherson et l’artillerie russe ne sont pas loin. Des civils continuent de mourir. On attend bien sûr que Kherson soit libérée, parce que ça éloignera leur artillerie, ce sera plus calme et alors, on pourra y retourner.
Quelques kilomètres plus loin, sur la longue avenue de la Victoire, Ludmila Kozlova, coiffeuse de Mykolaiv, a trouvé refuge avec sa fille de 13 ans, une amie de sa fille et sa mère, dans une maison sans eau courante, aux murs fissurés et au toit qui fuit.
Même si elle rêve de retrouver le confort de sa maison de ville, elle se prépare à passer l’hiver ici.
Les voisins viennent nous couper du bois de chauffage pour qu’on puisse avoir un peu de chaleur. On n’a pas vraiment le choix, on doit se préparer à l’hiver. Personne ne dit que la guerre va prendre fin demain. Je pensais vraiment qu’on pourrait fêter la nouvelle année à la maison avec un sapin et tous les proches, mais… on aimerait que ça se termine vite, et ça ne dépend pas de nous.
Tous les jours, au réveil, Ludmila consulte son téléphone à l’affût de la moindre information. Cela restera mon rituel, dit-elle, jusqu’à la victoire.