Parmi les localités reprises par l’armée ukrainienne ces derniers jours figure le village de Verbyvka, dans la région de Kharkiv. Occupé par les troupes russes, il a fortement été endommagé par les combats car il s’est trouvé quasiment sur la ligne de front pendant plusieurs mois. Les villageois ont vécu le plus souvent terrés dans leurs caves, sans eau courante et sans électricité.
Devant une épicerie aux portes closes au-dessus de laquelle flotte le drapeau ukrainien, quelques dizaines de personnes attendent de recevoir de l’aide humanitaire. Les véhicules militaires qui passent sont salués, certains scandent un « gloire à l’Ukraine ».
Sur son vélo, Anatoly, retraité, vient de charger une bouteille d’huile et deux boites des conserves. « Je suis un peu perdu », concède-t-il. « D’un côté, je ressens de la joie, mais je ne sais pas très bien quoi faire, tout est encore un peu chaotique. Il n’y a pas d’électricité, on manque de tout. Ces mois d’occupation, tout est devenu rare », raconte le retraité.
À l’entrée du village, en contrebas de la route, des soldats ukrainiens inspectent une tourelle char marquée de la lettre Z. Si les habitants sont soulagés du départ des Russes, la sérénité n’est pas encore au rendez-vous. « Les gens qui ont vécu cette occupation sont effrayés, très perturbés », explique le maire, Oleksei Perero.
« Et puis, pendant 5 mois, ils n’ont eu aucune source de revenu. Dans 2-3 jours, les pensions de retraite vont commencer à être distribuées. Quant aux commerces, comme ce sont des commerces privés et que les propriétaires sont partis, on ne sait pas quand ils rouvriront, c’est l’incertitude »
Depuis le début de la guerre, le village s’est vidé de la moitié de ses habitants. Il en reste 1 500, peut-être moins, dit le maire. Au début de la contre-offensive, certains sont partis en Russie.