Selon l’agence russe Interfax, le Directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi va assister ce jeudi 27 octobre à une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies et demander la création d’une zone de sécurité autour de la plus grande centrale nucléaire d’Europe, contrôlée par la Russie depuis le 28 février. Sur place, l’alerte est maximale.
C’est dans cette zone de la région de Zaporijjia que la tension est la plus palpable, sur ces routes que le maillage militaire est le plus dense. Encore plus que pour Kherson, où l’administration pro-russe demande instamment aux civils d’évacuer la capitale de la région du même nom. S’approcher d’Energodar, la ville en lisière de la centrale nucléaire de Zaporijjia, c’est multiplier les arrêts, tant les contrôles sont nombreux. Dès qu’on entre dans la plaine avant la ville, à chaque carrefour important, on peut compter jusqu’à une douzaine de soldats aux barrages. Les voitures passent au compte-gouttes et au moindre doute, c’est la fouille du coffre.
Energodar, ses accès, sa ville et son usine nucléaire sont sous très haute surveillance. « La sécurité, dit Alexander Gennadievich, le responsable de l’administration civilo-militaire russe d’Engergodar, ne doit pas seulement être au top, c’est une priorité absolue. Ce n’est un secret pour personne que la centrale nucléaire de Zaporijjia a besoin d’une protection spéciale et que les spécialistes qui y travaillent vivent dans la ville, dans ce qu’on appelle une zone d’attention accrue. Depuis le 13 juillet dernier, la ville, comme l’usine, ont été soumises à des bombardements d’artillerie par les forces armées ukrainiennes. Rares sont les nuits où l’on dort paisiblement ».
« Attention, terrain miné »
On ne peut s’approcher de la centrale qu’escorté, et encore, pas à plus de 200 mètres. Sur la pelouse en face, un cordon de sécurité et un panneau qui indique « Attention, terrain miné ». Seuls les bus dédiés à la relève des équipes circulent aux abords. Au retour du travail, les salariés de l’usine se retrouvent dans des appartements où l’électricité est de plus en plus souvent coupée, parfois pendant cinq jours, alors que l’humidité de l’automne est déjà là et que l’hiver se profile. Dans les supermarchés, on trouve encore ici de la viande, des œufs et du lait. Mais les prix ont été multipliés par trois disent les habitants.
À l’entrée de la ville, d’immenses panneaux proclament « bienvenue dans une des villes de la famille de l’atome russe ».