Ukraine: nouvelle attaque de drone en Russie, le jour où Kiev demande l’exclusion de Moscou de l’ONU

Un bombardier stratégique russe Tu-160, à la base aérienne d'Engels près de Saratov, en 2008 (Image d'illustration).Un bombardier stratégique russe Tu-160, à la base aérienne d’Engels près de Saratov, en 2008 (Image d’illustration). © Misha Japaridze / AP

Une nouvelle attaque d’un drone ukrainien contre une base aérienne dans le sud de la Russie a fait trois morts, lundi 26 décembre. Ce même jour, Kiev a appelé à l’exclusion de Moscou du Conseil de sécurité de l’ONU.

La défense aérienne russe a abattu le drone ukrainien alors qu’il s’approchait, dans la nuit, de la base d’Engels dans la région de Saratov, dans l’ouest de la Russie, ont rapporté lundi les agences de presse russes. Située à plus de 600 km de l’Ukraine, elle a déjà été frappée par une attaque au début du mois.

« À la suite de la chute de l’épave du drone, trois techniciens russes qui se trouvaient sur l’aérodrome ont été mortellement blessés », selon l’agence de presse TASS citant le ministère de la Défense.

Appel à exclure la Russie de l’ONU

L’Ukraine, qui n’a pas fait de commentaire sur cette attaque, a de son côté appelé lundi à l’exclusion de la Russie en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, comme l’avait déclaré dimanche le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba.

« Nous exprimerons officiellement notre position. Nous avons une question très simple : la Russie a-t-elle le droit de rester membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU et d’être à l’ONU ? » a-t-il dit, s’exprimant tard dans la nuit de Noël lors d’un marathon télévisé national.

C’est davantage une demande symbolique car elle n’a que peu de chances d’aboutir, rapporte notre correspondante aux États-Unis, Loubna Anaki. Les Ukrainiens le reconnaissent, ils entament « une procédure complexe ». D’ailleurs, ce n’est pas la première fois que Kiev réclame l’exclusion de la Russie du Conseil de sécurité et de l’ONU dans son ensemble. Le président Volodymyr Zelensky l’a fait au moins à deux reprises depuis le début de cette guerre, sans succès.

Et si les chances sont maigres, c’est en raison des statuts de l’organisation. La Russie est un membre permanent. Il faut donc le vote à l’unanimité des membres pour exclure un pays, un scrutin pour lequel la Russie pourrait tout simplement utiliser son droit de veto. D’autant plus que la Chine, autre pays permanent et allié de la Russie, pourrait voter aussi contre cette procédure, ou au moins s’abstenir.

En tout cas, l’exclusion d’un membre du Conseil de sécurité serait inédit. Jamais un pays n’a été exclu des Nations unies depuis la création de l’organisation en 1945. Même dans les cas où certains pays étaient en train de commettre des génocides au vu et au su de tous. Le Rwanda ou le Cambodge n’ont pas été exclus, même sans être membre permanent.

« Diviser la Russie historique »

La veille, le président russe a cherché à justifier l’offensive militaire du Kremlin contre l’Ukraine qui dure depuis plus de 10 mois, mais qui n’a toujours pas permis à la Russie d’atteindre ses objectifs. « Tout est basé sur la politique de nos adversaires géopolitiques, qui visent à diviser la Russie, la Russie historique », a dénoncé Vladimir Poutine dans un entretien rendu public dimanche par la télévision publique. Selon lui, l’armée russe « agit dans la bonne direction » en Ukraine.

Et le président russe a promis que les troupes russes élimineraient le système de défense antiaérienne Patriot, que Kiev a obtenu cette semaine des Américains lors de la visite de Volodymyr Zelenski à Washington.

Outre le système Patriot, le président ukrainien est reparti des États-Unis une avec la promesse d’enveloppe de 45 milliards de dollars d’aide prévue dans le prochain budget fédéral américain.

Il a fustigé les « terroristes » russes qui ont mené des bombardements samedi contre le centre-ville de Kherson, faisant au moins 10 morts et 55 blessés.

Volodymyr Zelensky a appelé les Ukrainiens à se préparer à de nouvelles attaques d’ici à la fin de l’année.

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