Primus a eu droit à une petite foule pour son retour à Québec avec la tournée A Tribute to Kings. Ce qui n’a pas empêché l’iconoclaste trio d’offrir une grande soirée de musique avec, en vedette, l’intégralité de l’album A Farewell to Kings, classique de Rush.
Présenté dans un Centre Vidéotron dans une configuration intimiste pouvant accueillir quelques milliers de spectateurs, le trio originaire d’El Sobrante en Californie effectuait sa quatrième visite à Québec.
Il n’y avait pas beaucoup de monde. Une très petite foule et c’est un peu difficile à comprendre. Surtout que Les Claypool, Larry LaLonde et Tim « Herb » Alexander reprenaient l’intégralité de l’album A Farewell to Kings de Rush.
Primus a lancé sa prestation avec l’efficace Those Damned Blue-Collar Tweekers. Une pièce qui donne le ton avec la guitare de « Ler » LaLonde, la voix nasillarde et unique de Claypool, des projections délirantes et une sono parfaite.
Primus a poursuivi en force avec la grosse bombe Wynona’s Big Brown Beaver.
À la demande d’un fan sur le parterre, la formation entame Nature Boy que le trio, selon les dires de Les Claypool, ne joue pas très souvent,
« Que se passe-t-il ici ce soir ? On joue dans le huitième d’un aréna de hockey », lance Les Claypool, sans être trop déçu par la situation.
Il ajoute que le trio va jouer son matériel et aussi la musique de Rush. Le public réagit.
« Si vous venez juste pour Rush, ce n’est pas bien grave. Ça serait la raison pour laquelle je viendrais voir ce spectacle », a-t-il ajouté.
Baisse de vitesse
Primus n’est pas une formation comme les autres. Ses musiques vont dans toutes sortes de directions, sont loin d’être conventionnelles et les fans embrassent totalement cette folie.
Après une petite perte de vitesse avec Conspiranoia et Mr. Krinkle, où Les –Claypool a sorti son masque de cochon, son archet et sa contrebasse électrique, le trio s’est remis sur les rails avec Welcome to This World, My Name is Mud et Jerry Was a Racecar Driver.
À l’entracte, après avoir fait jouer la pièce Zelensky : The Man With The Iron Balls, écrite par Les Claypool et Eugene Hütz de Gogol Bordello, Primus a poursuivi avec la pièce de résistance de la soirée.
La voix du Colonel est plus basse que celle de Geddy Lee. Elle est imparfaite, déstabilisante par moment et trafiquée avec des effets, mais rapidement on se laisse emporter par les musiques de A Farewell to Kings.
Le prix d’entrée
On plonge ensuite dans l’immense Xanadu avec un Larry LaLonde, qui manie la guitare à deux manches et les cloches tubulaires reproduites par Tim Alexander. Claypool active les sonorités de claviers par des pédales. Musicalement, c’est impeccable et ça, avec Cygnus X-1, ça valait le prix d’entrée.
« Aidez-moi avec celle-ci, qui n’est pas facile à chanter », a lancé Claypool, avant d’entreprendre Closer to the Heart, après avoir raconté avoir été malade dans un parc, à l’âge de 14 ans, avant d’aller voir Rush lors de la tournée Hemispheres.
En début de soirée, le quintette Black Mountain a parti ça un peu dans l’anonymat. Il faut dire que le titre Don’t Run Our Hearts Around n’était peut-être pas un choix très approprié.
Ça manquait d’énergie, de puissance, ça parlait énormément dans les gradins et ça s’alignait vers une immense catastrophe.
Les Florian Saucer Attack, Future Shade et Wucan ont modifié l’état des choses et provoqué des réactions.