L’année dernière, le gouvernement mexicain a déposé une plainte à Boston, au tribunal du Massachusetts, contre 11 fabricants et distributeurs américains d’armes à feu. Le Mexique les accuse de négligence dans la vente de leurs armes et d’être d’une certaine manière responsables de la violence et de l’insécurité dans le pays. Le gouvernement mexicain réclamait une forte indemnisation de plusieurs milliards et la reconnaissance du trafic par les compagnies. Mais ce vendredi 30 septembre, un juge fédéral américain rejette cette plainte.
Le Mexique a d’ores et déjà annoncé qu’il ferait appel de cette décision. La stratégie du pays n’est pas d’attaquer les fabricants sur le mauvais usage des armes car, sur ce point, les sociétés sont ultra-protégées par la loi américaine.
Mais la plainte est plutôt sur leur marketing, les techniques utilisées par ces entreprises pour vendre des armes à feu, dont certaines sont des armes lourdes et de style militaire. Le gouvernement mexicain affirme que ces pratiques commerciales sont destinées in fine à attirer les narcotrafiquants et les groupes criminels.
Des arguments qui ne tiennent pas pour le juge Saylor qui a traité l’affaire à Boston. Selon lui, « rien dans ces publicités n’est illégal ou immoral ». Il a également déclaré que bien que les armes soient fabriquées aux États-Unis, le Mexique était responsable de sa propre violence et qu’il devait la traiter avec ses lois.
Les chiffres de la criminalité sont au plus haut, le pays compte plus de 35 000 meurtres par an. Et selon le gouvernement, chaque année environ 340 000 armes sont introduites illégalement sur son territoire. Le Mexique compte chaque année plus de 3,9 millions de crimes commis avec une arme fabriquée aux États-Unis.