Elle inventait des sources et des citations : une journaliste du quotidien national américain USA Today a démissionné et le journal a retiré de son site une vingtaine d’articles en exprimant jeudi ses « regrets » et en réaffirmant ses principes éditoriaux et éthiques.
C’est après avoir reçu une demande de correction d’un article que USA Today a lancé un « audit sur le travail de reporter de Gabriela Miranda », l’une de ses journalistes, selon un communiqué publié sur son site.
Cette enquête interne « a révélé que certains individus cités n’étaient pas liés aux organisations invoquées et semblaient inventer », a dénoncé l’organe de presse.
USA Today s’est également rendu compte que « des citations d’autres personnes ne pouvaient pas être vérifiées de manière indépendante et que certains articles contenaient des citations qui auraient dû être attribuées à d’autres ».
En conséquence, le journal a supprimé 23 articles de son site et d’autres plateformes parce qu’ils « ne répondent pas à nos critères éditoriaux ».
USA Today a assuré « faire de (son) mieux pour être précis et factuel dans tous (ses) contenus » et a dit « regretter cette situation ».
« Nous continuerons de renforcer nos principes et processus de reportage et d’édition » des informations, s’est engagé le journal en publiant quelques règles journalistiques de base comme la vérification des sources et des faits.
Les titres des papiers incriminés figurent aussi sur le site et la journaliste « a démissionné de son poste de reporter » du journal et du réseau USA Today, propriété du groupe Gannett, numéro un de la presse locale aux États-Unis.
Gannett avait été racheté en novembre 2019 pour environ 1,2 milliard de dollars par un autre groupe américain de médias, New Media Investment Group, pour former un mastodonte de plus de 250 publications différentes.
Un temps florissante et extrêmement diverse, la presse quotidienne régionale et locale aux États-Unis a terriblement souffert de crises successives, notamment de la pandémie de Covid-19.
Des affaires de plagiat et de bidonnage ont éclaboussé aussi dans les années 2010 des journaux aussi prestigieux que le Washington Post et le New York Times et se sont soldées par le départ des journalistes incriminés.