Un « espoir » pour la planète et le climat. La victoire Luiz Inacio Lula da Silva a été saluée aux quatre coins du monde comme une avancée contre la déforestation en Amazonie. La Norvège, qui avait gelé son aide financière contre la déforestation de l’Amazonie au Brésil sous la présidence de Jair Bolsonaro, va redémarrer sa collaboration avec Brasília.
Luiz Inacio Lula da Silva, icône de la gauche brésilienne et mondiale, ancien ouvrier métallurgiste, a obtenu 50,9% des voix au second tour, contre 49,1% pour le président sortant d’extrême droite Jair Bolsonaro. Il débutera le 1er janvier 2023 son troisième mandat, après être passé 580 jours par la case prison, suite à des condamnations pour corruption finalement annulées pour vice de forme.
Le gouvernement de Lula devra redonner des moyens aux organismes de surveillance de la déforestation en Amazonie, très affaiblis par les coupes de crédit, les démembrements et l’impunité totale de toutes sortes de trafiquants. « Le Brésil est prêt à reprendre son leadership dans la lutte contre la crise climatique (…) Le Brésil et la planète ont besoin d’une Amazonie en vie », a lancé Lula.
LULA, AU SUJET DE SA POLITIQUE SUR L’AMAZONIE
En outre, dans les deux mois, le futur président doit faire des annonces concernant la composition de son gouvernement. Lula pourrait accueillir davantage de diversité dans son équipe : des femmes, des personnes de couleur, et des indigènes, dont l’un devrait prendre la tête d’un ministère nouvellement créé des Affaires autochtones. « Voir Lula revenir au pouvoir nous donne un grand espoir », dit Vanda Witoto, aide-soignante indigène de 32 ans, rencontrée par l’AFP à Manaus, en Amazonie.
La Norvège va redémarrer ses aides au Brésil
La Norvège, qui avait gelé son aide financière contre la déforestation de l’Amazonie au Brésil sous la présidence de Jair Bolsonaro, va redémarrer sa collaboration avec Brasília après la victoire de Lula, a déclaré lundi le ministre norvégien de l’Environnement. « Nous avions une collaboration bonne et très étroite avec le gouvernement avant Bolsonaro et la déforestation au Brésil a fortement diminué sous la présidence de Lula da Silva », a expliqué Espen Barth Eide. « Puis on est entré en confrontation frontale avec Bolsonaro qui avait une approche diamétralement opposée face à la déforestation. »
Principal bailleur de fonds pour la protection de la forêt amazonienne, le pays scandinave avait, comme l’Allemagne -un autre soutien financier majeur-, suspendu son aide au Brésil en 2019, année Jair Bolsonaro a pris les rênes du pays. Sous la présidence de l’extrémiste de droite, la déforestation de la forêt amazonienne s’est accélérée de 70%, un chiffre « scandaleux » a dit M. Barth Eide. Selon lui, quelque 5 milliards de couronnes (487 millions d’euros) d’aides norvégiennes attendent aujourd’hui, inutilisées, sur le Fonds de préservation de la forêt amazonienne.
Le Brésil, à nouveau « moteur contre la crise climatique » ?
Du Canada à l’Australie, en passant par l’Espagne, de nombreux chefs d’État et de gouvernements ont salué une victoire de la lutte pour le climat et l’Amazonie. « Énormes félicitations à Lula pour sa formidable victoire aux élections brésiliennes. J’ai hâte de travailler avec vous pour la protection de l’environnement », a salué le Premier ministre australien Anthony Albanese sur Twitter.
Le succès de Lula face à Jair Bolsonaro est une victoire pour la « démocratie » et le « climat », a estimé Annalena Baerbock, la cheffe de la diplomatie allemande. « Cette décision des électeurs brésiliens donne l’espoir que la déforestation sans limites dans la forêt tropicale brésilienne prenne bientôt fin et que le Brésil devienne à nouveau un moteur contre la crise climatique », a notamment dit Annalena Baerbock.
En France, la Nupes comme la majorité présidentielle se réjouissaient, après Emmanuel Macron, de la victoire de Lula.