Dans cette ville d’un peu plus de 30 000 habitants au sud de Paris, 2 400 personnes ont participé, selon les chiffres de la police municipale, à une marche circulaire autour de l’hôtel de ville menée par le maire LR Vincent Jeanbrun. Acclamé par la foule, l’édile de 39 ans, marchant derrière une banderole « Ensemble pour la République ! », est encadré en tête de cortège par des ténors de son parti, dont le président du Sénat Gérard Larcher, la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse et le patron des Républicains Eric Ciotti. La cheffe de file des députés Renaissance (majorité présidentielle) Aurore Bergé est également présente au premier rang du défilé.
La « Marseillaise » est entonnée plusieurs fois par les participants, tandis que le maire de ce chef-lieu d’arrondissement répond aux cris de soutien fusant des trottoirs en formant un cœur avec les doigts. « Plus que jamais, notre République et ses serviteurs sont menacés », lance Vincent Jeanbrun devant sa mairie. « C’est la démocratie elle-même qui est attaquée, ajoute-t-il. Chacun de ses symboles sont aujourd’hui visés : nos mairies, nos élus, les professeurs, nos forces de l’ordre et de secours sont pris pour cible quotidiennement. Même nos médecins et nos postiers ne rentrent plus dans certains quartiers. Ça ne peut plus durer, ça ne durera pas », poursuit le maire. « Stop, ça suffit », lance l’édile, avant que la foule scande à sa suite « ça suffit ! ».
« Ce qui lui est arrivé aurait pu arriver à n’importe lequel d’entre nous », estime avant le début de la marche Mathieu Viskovic, maire socialiste de Noisiel, une commune dont le poste municipal de police et l’annexe de la mairie ont été visés par des mortiers d’artifice la semaine dernière. Anne-Laurence Delaule, maire-adjointe de L’Haÿ-les-Roses en charge de l’éducation, espère pour sa part que cette marche puisse être un « déclencheur pour un sursaut citoyen ».
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Inquiétude des habitants
« J’espère que ça va se calmer », glisse Frederica Awazu, une habitante de L’Haÿ-les-Roses. « Il y a des principes qu’il faut préserver et c’est la République. Rien ne justifie ce qu’il s’est passé. Je ne suis pas dans le même camp que lui, aujourd’hui, on est 100% derrière lui », lance Babak, un autre habitant de l’Haÿ-les-Roses, au micro de RFI.
Un peu plus loin dans le cortège, Eric, costume bleu et lunettes de soleil sur le nez, brandit un drapeau tricolore : « Pour moi, c’est un symbole fort, celui de la République. L’unité autour de son drapeau et il faut la respecter pour ceux qui l’ont défendu pour nous. »
L’unité, c’est le maitre mot de cette marche. Mais l’incompréhension domine. Aminata s’interroge justement : « On va où après. Si on n’a plus de représentant dans la ville, comment fait-on ? On est à un niveau de délinquance où la vie des gens ne comptent plus. »